France - 15 janvier 2009

Le Hamas est-il aux abois en Palestine ? Hasbara et réalités.

Par Mounadil al Djazaïri

Un peu de hasbara, propagande sioniste, version Bernard Guetta dans Libération. Faute d'avoir pu, ou d'avoir eu le courage, de se rendre à Gaza, M. Guetta fait son travail de journaliste à Ramallah car, vous le savez sans doute, il ne fait pas dans l'événementiel mais dans l'analyse politique, stratégique et d'autres mots en "ique."

M. Guetta a constaté à Ramallah "des choses encore plus graves pour l'avenir qu'à Gaza". On se demande seulement comment il peut savoir que c'est plus grave qu'à Gaza compte tenu du fait qu'il n'y a pas mis les pieds.

Ce qui, d'après M. Guetta est si grave, c'est le désarroi de toute une génération d'intellectuels qui avaient cru à la paix. Il les a "tous" vus et tous disent que "c'est foutu." (C'est clair, les enfants tués par l'armée sioniste, il s'en tamponne au fond).

Si ces gens avaient vraiment été des intellectuels, peut-être auraient-ils pu comprendre que c'était foutu dès le moment où Yasser Arafat a signé les accords d'Oslo.

Et peut-être M. Guetta, qui aime à discuter avec des intellectuels, croit-il sincèrement que ces derniers sont les seuls acteurs à prendre en compte voire qu'ils auraient un caractère décisif. Pourquoi ne va-t-il pas, par exemple, discuter avec des paysans Palestiniens?

Ce serait utile, car, le rôle décisif revient au peuple (paysans, intellectuels, ouvriers, chômeurs) qui résiste sous des formes diverses, culturelles, économiques mais aussi militaires.

Et demandons à M. Guetta s'il n'y a pas d'intellectuels à Gaza, ne seraient-ce que ceux qui fréquentaient l'université islamique. Oui, celle rasée à coups de bombes par le terrorisme sioniste (justement, allez voir sur google comment la censure a procédé à un nettoyage partiel de ce qui concerne cette université).

Et puis, M. Guetta estime même que "le Hamas a essuyé un revers durable."

Qu'en sait-il vraiment? A mon avis, rien.

Et même si c'était le cas, le Hamas n'est qu'une des incarnations à un moment donné de la résistance nationale palestinienne qu'aucune bombe même au phosphore ne saurait détruire.

J'aimerais juste lui apporter un petit élément pour qu'il enrichisse ses capacités d'analyse. Si le Hamas avait essuyé un revers durable, il se serait précipité vers la première offre de cessez-le-feu qu'on lui aurait proposée.

Or, non seulement ce n'est pas le cas, mais ce sont les sionistes qui ne savent plus comment faire pour ne pas sortir la tête basse des affrontements de Gaza.

C'est ainsi qu'on peut lire dans la presse sioniste que le Hamas accepterait un cessez-le-feu mais en formulant des réserves (lien en français ci-dessous).

Mais la réalité est quelque peu différente. En fait, le Hamas accepterait un cessez-le-feu de dix jours, durée qui n'est nullement mentionnée par la hasbara sioniste (remarquez que la hasbara française n'en parle pas non plus où alors il faut bien chercher mais je n'ai pas trouvé).

La presse étatsunienne l'écrit pourtant et on peut lire dans le Baltimore Sun que "L'Egypte et le Hamas travaillent sur un cessez-le-feu de dix jours".

Le jeu sioniste, ici, est de faire croire, avant tout à leur opinion publique avide de sang arabe, que ce sont les Palestiniens aux abois qui sont demandeurs d'un cessez-le-feu d'une durée indéterminée, et c'est tout simplement faux. Et c'est justement ainsi qu'ils espèrent ressortir la tête haute de leur folle aventure.

Une folle aventure qui ne fera que les rapprocher de leur fin.

Source : Mounadil al Djazaïri