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Palestine -

Le retrait israélien à Gaza, un piège pour les Palestiniens

Par

Azmi Bishara Député à la Knesset et chef du Regroupement national palestinien. 27 octobre 2004

Le plan de désengagement d’Ariel Sharon fait partie d’une stratégie politique plus vaste pour maintenir le statu quo de l’occupation dans des conditions encore plus favorables à Israël.
Le démantèlement des colonies de Gaza et ce qui est défini comme un plan unilatéral de désengagement s’inscrit dans un plan pour geler le processus de paix jusqu’à ce qu’Israël soit capable d’imposer son plan unilatéral. Il est clair qu’Israël veut étendre et consolider les colonies en Cisjordanie.

La logique d’Ariel Sharon est la suivante :

• il est impossible de régler le conflit politiquement ;

• l’usage de la force est vital pour briser la volonté du peuple palestinien.

L’idée est donc de mettre en œuvre un désengagement unilatéral de régions problématiques qu’Israël ne veut pas annexer de toutes façons. Nous sommes contre ce plan qui ne sera pas un pas en avant vers la recherche d’une solution finale, mais en fait une alternative à une telle solution.

Une alternative qui favorisera seulement Israël, qui empêchera toute négociation sur la solution pour plusieurs décennies à venir, comme le disent ouvertement ceux qui l’ont conçu.



Le démantèlement des colonies de Gaza

Les médias israéliens insistent sur le démantèlement des colonies de Gaza alors qu’il est clair que cette mesure favorise les intérêts de Sharon globalement et régionalement.

On oublie cependant de dire que ce démantèlement n’est pas la dimension la plus importante du plan Sharon.

On y trouve également le projet de fortifier les colonies de Cisjordanie et de tout simplement annexer une grande partie des territoires où sont localisées ces colonies à l’Etat israélien.

Dans la troisième clause du plan, on peut lire que « diverses régions de la Cisjordanie resteront une partie d’Israël. Israël annexera les principales colonies de peuplements, les zones de sécurité et d’autres terres qu’Israël a intérêt à garder ».

Pour la première fois depuis l’annexion de Jérusalem-Est, Israël s’apprête à annexer une partie des territoires occupés.

Parallèlement, le plan ne signifie même pas un retrait unilatéral de la bande de Gaza.

Une autre sorte de domination sera mise en place. Les forces d’occupation seront relocalisées d’une manière qui va transformer Gaza en un immense camp de détention, assiégé de tous les côtés.

Dans le plan Sharon, le but est clair : « Israël va conserver et garder toutes les frontières terrestres, et maintiendra un contrôle total sur l’espace aérien de Gaza. Israël va également continuer ses activités militaires le long des côtes de la bande de Gaza. »

Tel que stipulé, Israël entend conserver le contrôle de la route Philadelphie le long de la frontière avec l’Egypte. Israël garde le droit d’élargir la zone de sécurité dans cette zone selon son bon vouloir.


L’impact sur la population

Le plan de séparation inclut l’idée qu’Israël pourra continuer ses invasions militaires à l’intérieur de Gaza. Le plan Sharon explique que, selon le droit à l’auto-défense, « Israël pourra agir de manière préventive et réactive en utilisant la force contre des menaces venant de la bande de Gaza ».

En d’autres mots, les opérations militaires, les assassinats et les démolitions vont continuer.

Ce qui s’inscrit en continuité avec les intentions de Sharon de laisser derrière lui une terre brûlée, et de continuer à détruire le mouvement national palestinien, son but historique depuis l’invasion du Liban en 1982. Le retrait israélien de la bande de Gaza est en fait un redéploiement.



L’impact en Israël

Sharon veut réaliser son plan à Gaza dans un contexte qui stagne et où l’armée israélienne ne cesse d’agresser Gaza.

C’est un dilemme parce que la grande majorité de la population israélienne estime que l’occupation de Gaza est une mauvaise idée du point de vue de la sécurité et de la démographie.

Beaucoup d’Israéliens pensent qu’il est absurde de maintenir 7000 colons au sein d’un million de Palestiniens. Tout en satisfaisant son opinion publique, Sharon pense que le retrait de Gaza permettra de renforcer les colonies de Cisjordanie .

Malgré ce que certains en disent, le retrait de Gaza ne crééra pas un précédent. Sharon a démantelé les colonies du Sinai par le passé, alors qu’il accélérait la construction de colonies en Cisjordanie .


L’entente Bush - Sharon

L’échange de correspondance entre Sharon et Bush en avril 2004 fait partie du plan Sharon. La mise en œuvre du plan sera financée par les États-Unis. Washington veut que le droit au retour soit mis de côté une fois pour toutes et que les colonies de Cisjordanie soient annexées au territoire israélien. Les États-Unis sont d’accord avec Israël pour définir cet État comme un « État juif ».

Le plan Sharon ne s’inscrit pas dans le processus de paix, mais plutôt dans une stratégie qui veut maintenir l’occupation de la Cisjordanie .

Le conseiller de Sharon, Dov Weisglass, l’a dit clairement, le plan doit geler le processus de paix et empêcher toute nouvelle initiative. Pour Weinglass, le véritable résultat du plan Sharon est de reléguer la question d’un État palestinien à un avenir très éloigné.


Pour se résumer donc.

En échange du démantèlement des colonies de Gaza et de quatre colonies secondaires de Cisjordanie , le plan Sharon va geler le processus de paix et empêcher la mise en place d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Il va conduire au renforcement des colonies en Cisjordanie et assiéger Gaza.

En conséquence de quoi, nous ne pouvons appuyer ce plan. Nous nous sommes abstenus lors du vote à la Knesset que notre opposition ne soit pas associée à celle de l’ultra-droite israélienne.

Source : http://www.alternatives.ca/article1518.html

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