Naplouse - 7 janvier 2004

Naplouse sur le fil

Par Joharah Baker

La POLITIQUE est plus que bizarre dans cette partie du monde. Bien qu'Israel augmente son escalade militaire et son invasion dans les Territoires Palestiniens, en particulier à Naplouse, certains pays arabes commencent à ramollir leurs positions de ligne dure envers l'Etat Juif.

Les Forces israéliennes ont effectué un raid sur le camp de réfugiés de Balata le 15 décembre et ont continué, deux semaines plus tard, avec une incursion sur la ville de Naplouse.

Les deux secteurs sont sous couvre-feu depuis.

A aujourd’hui, 14 habitants ont été tués et plus de 150 ont été blessés.


Le 5 janvier, le Gouverneur Mahmoud Aloul de Naplouse a lancé un appel au monde pour "intervenir et sauver Naplouse" disant qu’une crise humanitaire grave menaçait la ville.
Les approvisionnements en nourriture et en médicaments sont insuffisants, a indiqué le gouverneur, et les bâtiments archéologiques, y compris le palais de Abdel Hadi, sont menacés d'être détruits dans la vieille ville.


D'autres régions palestiniennes ont également souffert des incursions israéliennes.

Le 5 janvier, la ville de Beit Ummar dans la région d’Hébron a été sous couvre-feu pendant quatre jours et de nombreux Palestiniens ont été arrêtés.

Le même jour, Maher Jaber, 27 ans, a été tué par un colon juif qui lui a roulé dessus alors qu'il marchait près du checkpoint de Qalandiya. Son cousin, qui était avec lui, a été blessé.

Dans la bande de Gaza, cinq maisons ont été rasées le 4 janvier dans le village de Qarara et une maison a été démolie à Khan Younis le jour suivant.

Le 6 janvier, trois maisons ont été démolies à Rafah et à Deir Al Balah.


Le 26 décembre, un pacifiste israélien a été blessé par les Forces d'Occupation israéliennes et 28 pacifistes étrangers ont été arrêtés près de la ville de Zawiyeh au Nord de la Cisjordanie alors qu’ils protestaient contre la construction de la barrière de séparation dans la région.


Le 31 décembre, 18 personnes dont des internationaux ont été blessés lors d’une manifestation similaire à Budrus, un village de la région de Ramallah.


La construction de la barrière, qui est devenue un point de controverse important pour les Palestiniens, en raison des conséquences politiques et économiques graves qu'elle va engendrer, doit s’achever vers la fin 2005 selon un rapport publié le 5 janvier par le quotidien israélien Haaretz.

Quand elle sera terminée, toujours selon le rapport, 200 kilomètres carrés de terres de Cisjordanie auront, en fait, été annexés par Israël.


La portion de la barrière à Jérusalem qui séparera environ 100.000 habitants de Jérusalem de leur ville, sera achevée vers la fin de cette année.

En même temps, le Premier Ministre israélien, Ariel Sharon s’est adressé à son parti, le Likud, qui tenait une convention le 5 janvier où il a été salué avec peu d'applaudissements et beaucoup de huées.

Beaucoup de Likudniks n’apprécient pas l'intention de Sharon de se séparer unilatéralement des Palestiniens, même si cela signifie dessiner des frontières unilatérales et annexer la grande majorité de colonies juives à Israël.

Sharon a maintenu que le projet, si la Feuille de Route devait échouer, est le meilleur plan dans l'intérêt de la sécurité d'Israël.

Beaucoup de membres de la ligne dure de son parti de droite ont d'autres projets à l'esprit.

Uzi Cohen, maire de député de Ra'anaa, a indiqué qu'il soumettrait un plan pour "le transfert volontaire" des Palestiniens vers un territoire jordanien entre la Jordanie et la Syrie. "Ce serait avec leur approbation (des Palestiniens) et l'appui de la communauté internationale," a t’il dit à ses camarades membres de son parti d'une façon convaincante. "Ceci garantirait notre contrôle sur les territoires."

Le plan de Sharon ne convient pas non plus aux Palestiniens.
"Les faits sur le terrain restent les mêmes, le Mur continue d’être construit, les colonies continuent à augmenter et les crimes israéliens continuent d’être commis," dit Saeb Erekat, le Ministre du Département des Négociations. "Chacun sait que les Palestiniens ne trouveront aucun partenaire pour la paix dans ce gouvernement israélien."

Apparemment, le Premier Ministre Ahmad Qrei' partage ces sentiments. Des rumeurs d'une réunion imminente avec ses contre-parties israéliennes ont été stoppées par l'énonciation du Premier Ministre que ce n'était pas le bon moment : "Nous ne nous opposons pas fondamentalement à une réunion," a-t’il dit le 5 janvier : "Mais, il n'y en aura pas dans ces circonstances."

Israël, cependant, ne se sent pas concerné par son manque de progrès avec les Palestiniens quand il avance sur des questions encore plus vastes, à savoir avec les Etats Arabes.

Dans un changement de position étonnant, la Libye a annoncé la semaine dernière qu'elle abandonnerait son programme d’armes de destruction massive et envisageait de mener des discussions avec des responsables israéliens.

Connu comme étant l’un des adversaires les plus sûrs du monde arabe d'Israël, la Libye indique maintenant qu'elle permettrait à des Libyens de voyager en Israël et de compenser les Juifs libyens dont les propriétés ont été confisquées.

Israël a également annoncé sa bonne volonté pour établir des contacts avec la Libye.
Selon le quotidien Koweitien Al Siyaseh en date du 6 janvier, une délégation israélienne comprenant des membres du Mossad et du Ministère de la Défense est programmée pour se rendre en Libye dans un proche avenir afin d’établir un Traité de Paix entre les deux pays.

La Syrie a également indiqué qu'elle pourrait envisager d’arriver à un « accord » avec Israël.
Le Président égyptien Husni Mubarak a invité Sharon à "saisir l'occasion" présentée par le Président Syrien Bashaar Al Assad, en déclarant que le jeune Président était "sérieux" dans son offre.

Pendant ce temps, même le Hamas a atténué sa rhétorique.

Bien que le mouvement indique qu’il ne recule sur aucun de ses principes, il a indiqué qu'il ne s'opposerait pas ouvrir une ligne de communication avec l'administration Américaine, selon son porte-parole Mohammed Nazzal, le 6 janvier, "Nous aimons maintenir toutes les portes ouvertes," a-t’il dit. "Le Hamas n'a aucune demande spéciale sauf celles qui concernent les droits des Palestiniens."

Il a ajouté que le mouvement est disposé à parler avec tout parti sauf avec "l'entité Sioniste."

Source : www.palestinereport.org/

Traduction : MG