Palestine - 4 mai 2004

Sharon manque de capacités, pas d’un partenaire

Par Ghassan Andoni

Ghassan Andoni est l'un des co-fondateurs de l'ISM (International Solidarity Movement). Il est également l'un des rédateurs de l'IMEMC

La plupart des Israéliens voient toute politique qui n’aurait pas l’approbation des colons comme une recette pour une guerre civile, ce qu’ils craignent plus que tout conflit avec d'autres.
Avec l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Issac Rabin par une jeune membre d’Extrème Droite, les colons ont obtenu un pouvoir d’intimidation, un terrible pouvoir qui peut réduire au silence ou faire baisser le ton de leurs opposants.

Si l’on peut retenir une leçon des résultats du référendum du Likud de dimanche, on ne doit pas sous-estimer le pouvoir dont jouissent les colons et leurs intransigeants amis d’Extrème Droite à l’intérieur du gouvernement israélien.


Depuis Menachem Begin, aucun Premier Ministre n’a osé remettre en question les colons et même à cette époque, c’était ceux du Sinai et non ceux de « la Judée, Samarie et Gaza ».


Le pouvoir des colons vient du fait qu’il s’agit d’un groupe très cohérent et bien organisé avec des possibilités financières énormes, et qu’ils ont établi les bases de leur pouvoir non seulement dans les partis d’Extrème-droite et religieux mais également dans les partis laics du centre.

La plupart des Israéliens voient toute politique qui n’aurait pas l’approbation des colons comme une recette pour une guerre civile, ce qu’ils craignent plus que tout conflit avec d'autres.


Avec l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Issac Rabin par une jeune membre d’Extrème Droite, les colons ont obtenu un pouvoir d’intimidation, un terrible pouvoir qui peut reduire au silence ou faire baisser le ton de leurs opposants.

Comme il fournit un cadre aux importantes saisies de terre, exactement ce que les colons du noyau dur ont l’intention d’accomplir, les colons en général apprécient la partie de séparation du Plan de Désengagement de Sharon, mais sont complètement opposés à la relocalisation des colonies.

Toute personne qui a suivi l’opération dramatique du retrait "des avant-postes illégaux des colons" s’est rendue compte que même l'évacuation symbolique des citernes d’eau et des poubelles des avant-postes inhabités n’était pas possible pour le gouvernement israélien et son armée.

Le parrain des colons, qui est actuellement le Premier Ministre israélien, a été malheureusement mis en échec à son propre jeu alors qu'il osait défier le pouvoir des colons.

Les colons n'ont pas acheté la tentative de Sharon de présenter son plan pour un abandon des colonies isolées dans le but d’une future annexion des principaux blocs de colonies de Cisjordanie .

Les colons étaient sûrs qu'aucun Premier Ministre israélien n'avait l'option d’abandonner les principales colonies de Cisjordanie , parce que pour eux, son plan était vu comme une perte sans gains.

Apparemment les colons et leurs alliés essayent de transformer le désengagement en une séparation démographique; pour continuer le Mur de Séparation et garder les colonies en place.

Évidemment, il ne peut y avoir un partenaire palestinien à un tel plan.

En réalité Sharon manque de capacités, pas de partenaire.

Source : www.imemc.org/

Traduction : MG pour ISM-France